Une maison des artistes
Compagnies et artistes associés
Haythem Abderrazak
Metteur en scène et scénographe associé pour la saison 2017/2018
Après avoir obtenu un doctorat en sciences de la dramaturgie à l’Université de Bagdad et à la Faculté des Beaux-Arts, Haythem Abderrazak a entamé une carrière professionnelle au théâtre et à la télévision. Dès 1984, il enseigne l’art dramatique à l’Institut des Beaux-Arts de Bagdad, où il est nommé cinq ans plus tard président du département de théâtre. Il a publié plusieurs études dans son domaine et a organisé divers ateliers de formation en partenariat avec des pays arabes et européens. En 1998, il fonde le Training Space Workshop, qui forme à l’art dramatique de jeunes diplômés des Beaux-Arts. Reconnu comme ONG en 2004, l’atelier a présenté plusieurs projets artistiques reflétant le quotidien et les préoccupations de la société irakienne, à Bagdad et à Erbil, dans différentes villes arabes et en Europe. Il poursuit avec le soutien de l’Unesco une réflexion sur les problèmes de la violence symbolique et de la restriction des libertés, sur l’héroïsme, la paix, la tolérance. Théâtralement, son engagement se reflète dans une esthétique qui fait la part belle au corps des acteurs. Engagé depuis les débuts dans Siwa Plateforme, il dirige avec Célie Pauthe le projet Looking for Oresteia, présenté à Besançon en septembre 2018. C’est aussi un de ses spectacles qui clôturera la saison : La Maladie du Machrek, variation brute autour d’un texte de Heiner Müller, créée en Irak en 2005 et recréée pour l’occasion avec de jeunes amateurs bisontins.
Nicolas laurent
Après des études de littérature française et d’arts du spectacle, Nicolas Laurent devient assistant à la mise en scène de Sylvain Maurice, alors directeur du CDN de Besançon. Il participe à la création de Richard III de Shakespeare, Claire en affaires de Martin Crimp, Métamorphose d’après Kafka, La Pluie d’été d’après Marguerite Duras. Avec la Compagnie Vraiment Dramatique, depuis 2007, il écrit et met en scène ses propres spectacles : Avez-vous mis de l’essence là-bas aussi, Pour une herméneutique du tout, Sisyphe (dans le cadre du dispositif Émergences de la Ville de Besançon en 2011). Croisant recherches documentaires, quête poétique et réflexions philosophiques, son travail joue avec humour et mélancolie sur les frontières entre fiction et réalité, entre incarnation et non-jeu. Il a présenté en 2015 au CDN Les Événements récents, spectacle qui abordait le phénomène des sectes et de la manipulation psychologique. En 2016, il a mis en scène au Festival Odyssées en Yvelines son premier spectacle jeune public, Camille, Max et le Big Bang Club, de Marion Aubert, sur une composition musicale d’Alban Darche. Accompagné par le CDN dans le cadre du dispositif Talents Émergents de la Région Franche-Comté, il a entamé en 2016-2017 une première étape de travail sur son adaptation du Grand Meaulnes d’Alain- Fournier, qu’il présente cette année sous le titre Meaulnes (et nous l’avons été si peu).
Marie Fortuit
Marie Fortuit commence par jouer au football au PSG à l’adolescence, avant de choisir le théâtre et d’intégrer la compagnie Théâtre A à 17 ans. Elle joue sous la direction d’Armel Veilhan, Liciño Da Silva, Marie Normand, Odile Mallet, Erika Vandelet, Nathalie Grauwin... Après des études d’histoire et d’arts du spectacle à l’Université Paris 3, elle co-fonde et co-dirige avec Armel Veilhan, de 2009 à 2015 La Maille, ancien entrepôt transformé en fabrique théâtrale dédiée aux écritures contemporaines aux Lilas. En 2010, elle y crée les Boîtes à Outils du lundi, un rendez-vous public avec les auteurs vivants. Elle met en espace La pièce dont vous êtes le héros et Le XXIe siècle sera doux et mélancolique de Joseph Danan. En 2013, elle crée sa première mise en scène, Nothing hurts de Falk Richter. Depuis 2014, elle est assistante à la mise en scène de Célie Pauthe, pour La Bête dans la jungle de Henry James, La Fonction Ravel de Claude Duparfait et Un amour impossible de Christine Angot. Dans Bérénice de Racine, elle interprète le rôle d’Arsace. Depuis janvier 2017, elle est jeune artiste associée du projet de Séverine Chavrier, directrice du CDN d’Orléans. En 2018, elle joue dans le spectacle de Rébecca Chaillon Où la chèvre est attachée... À Besançon, elle dirige des ateliers avec des lycéens et des détenus. Pendant la saison 2018-2019, elle poursuivra son travail d’ateliers et travaillera à sa prochaine création, Le Pont du Nord, qui sera créée au CDN de Besançon à l’automne 2019.
Sandrine Lanno
Après s’être formée au Cours Florent et à l’Unité Nomade de formation à la mise en scène du CNSAD, Sandrine Lanno fonde en 1997 l’Indicible Compagnie, avec laquelle elle monte notamment 7 pièces en un acte et 1 foirade, dramaticules de Samuel Beckett, Les Charmilles de Jean-Michel Rabeux, Matériau Chimère d’après Chimères et autres bestioles de Didier-Georges Gabily, Plus loin que loin de Zinnie Harris, La Thébaïde de Racine, The Golden Vanity de Britten, Mais n'te promène donc pas toute nue de Feydeau. Depuis 2005, elle travaille aussi avec Paola Comis au sein de la compagnie Coupes de Colère, à l'écriture et à la mise en scène de spectacles autour de la question de l’identité. Depuis 2010, elle fait partie des metteurs en scène et comédiens associés au projet binôme, série de rencontres Théâtre & Science, créé par Thibault Rossigneux et sa compagnie Les sens des mots. Aimant explorer théâtre et musique, elle collabore souvent à des mises en scène d’opéra, notamment à l’Opéra de Lyon. Elle vient de réaliser un film documentaire sur des femmes détenues, produit par Les Films de Pierre. Parallèlement à la mise en scène, elle poursuit sa recherche artistique en milieu carcéral, en milieu scolaire ou auprès de personnes porteuses de handicap. Elle collabore régulièrement avec Joël Jouanneau, avec qui elle a adapté Le Cours classique d’Yves Ravey, présenté au CDN de Besançon cette saison.
Siwa
Siwa Plateforme, créée en 2007, est un laboratoire artistique itinérant des mondes arabes contemporains. Conçue pour susciter des échanges entre des artistes, des intellectuels, des citoyens des mondes arabes et européens, Siwa Plateforme propose des chantiers de réflexion qui se fondent sur l’expérimentation artistique.
La plateforme donne à voir en Europe les productions culturelles les plus expérimentales de ces pays. En réciprocité, elle fait connaître en Tunisie et en Irak des expériences artistiques européennes.
Siwa est aussi et surtout un lieu de réjouissances où l’on peut exposer et débattre en toute liberté, conduire une recherche sur le long cours, capter les symptômes et les tensions qui travaillent ces mondes. Propice aux ruptures et aux dépassements, Siwa s’ouvre résolument aux expériences de liberté.
Cette finalité de pensée critique fait d’elle un lieu du possible dans un univers en crise. La jeunesse de ces sociétés arabes, cette majorité trop longtemps minorée, montre un très grand désir de savoir et de création. Sa rébellion a d’une certaine façon exaucé cette aspiration.
C’est à la confluence de cette curiosité intellectuelle et artistique que Siwa se situe et s’essaye à la politique autrement, à l’encontre des régressions, des
tensions et des surenchères idéologiques.
Parmi les projets de Siwa, on peut notamment citer le laboratoire d’échanges artistiques La ligne d’une tentative fondé en 2011 à Redeyef, ville du bassin minier de Tunisie, qui s’ancre depuis 2014 dans un bâtiment de la ville : l’Économat. Ce projet est mené en collaboration avec la Fonderie au Mans (théâtre du Radeau de François Tanguy).